Petite discussion tranquille [pv Sheila]

Mathilde sortit de l'Académie. Le soleil avait enfin fait son apparition après cet hiver sans fin et cela mis immédiatement Mathilde de bonne humeur. Un sourire étira ses lèvres et elle huma l'air parfumé. Elle se retourna pour s'assurait que Sheila la suivait puis se dirigea vers la rivière. Elle passa un petit pont de lianes et se retrouva sur l'autre berge. Elle s'approcha de la forêt et s'adossa à un arbre. Elle cueillit une petite marguerite et la tendit à Sheila. Un sourire étira ses lèvres. Elle questionna:

Tu as de la famille?

Cette question était la première qui lui était venue à l'esprit et elle l'avait posé tout naturellement.

Mathilde leva un sourcil étonné et contrarié à la réponse de Shaïla. Elle n'aiamait pas particulièrement sa famille mais ne comprenait pas qu'on puissa la détester à ce point. Avant de répondre, elle dit:

Attend attend! Tu viens de me dire que tu n'aimais pas ta famille? Ton père et ta mère! Ceux sont eux qui t'ont créée, sans eux, tu ne serais pas là.

Soudain, elle eut un sursaut. Elle se rendit compte qu'elle faisait la moral à son amie. Elle s'excusa, car elle avait peur de la réaction de Shaïla:

Désolée, c'est vrai, je ne devrais pas te faire la morale ainsi...

Elle décida de changer de sujet et répondit enfin à la question que son amie avait posé quelques instants plus tôt:

En fait, moi, je suis fille unique. J'aimais mes parents comme on aime ses parents. Mais maintenant, ils sont morts. Ou presque...

Sa dernière phrase avait été dite d'un ton dur. Elle cachait le mieux possibles ses émotions. Elle se souvint du moment où elle était allée voir sa mère, et que celle ci lui avait livré ses dernière volontés. Mais sa mère n'était toujours pas morte, et restait maintenant en permanence dans un coma mortel.

Mathilde sourit. Elle commençait à comprendre le raisonnement de Sheïla. Elle fourra ses mains dans ses poches tandis que ses cheveux ébouriffés volaient autour de sa tête. Quand elle s'approchèrent d'un petit arbre, Mathilde fit un bond agile et en quelques secondes ele fut assise tranquillement. La conversation était arrivée sur un point mort et Mathilde décida de l'entretenir un peu.

Et sinon, tu te plais ici?

Elle avait dit ça simplement mais surement, comme si c'était une évidence que son amie allait répondre affirmativement.

Mathilde éclata de rires, marquée par l'enthousiasme que montrait son amie. Elle répondit ensuite:

Oui, moi j'aime bien ici.

Mathilde réfléchit. Elle aimait vraiment Tara. Mais ses amis humains lui manquaient, même si les adultes n'avaient pas été très tolérants avec elle. Quand elle sortit de ses réfléxions, elle remarqua Shaïla qui la regardait. Elle afficha un sourire détendu et continua:

Mais ce que je préfère ici, c'est cette forêt. Elle a beau être peuplée de créatures pas toujours très nettes, je l'adore. Je ne peux pas m'en empécher! Tu vois, quand j'étais plus jeune et que je vivais sur la Terre, 'jallais camper avec mes copains, et c'est ce que je préférais!

De nouveau, elle éclata de rires en pensant aux bonsmoments qu'elle avait passé. Puis elle demanda:

Et toi tu préfères quoi ici? Ne me dit pas les cachots, je ne te croirais pas!

Mathilde éclata de rires à la question de son amie puis répondit, le regard plein de malice:

Si tu n'en connais que six, alors oui, je connais beaucoup de monde!

Elle ne se moquait pas de son amie. Pas vraiment. Elle marcha jusqu'a la lisière de la foret. L'herbe était fraichement tondue et malgré le soleil qui tapait, une brise les rafraichissait. Elle s'étala dans l'herbe, ses long cheveux volants autour de sa tête, comme un auréole. Elle invita son amie à faire de même et demanda, car maintenant, cette idée la tracassait:

Dis, de quel coté tu seras pour la guerre?

Shaïla se mit à rire elle aussi quand Mat' répondit à sa question. Elle devait trouver que cinq personnes ce n'était pas beaucoup... Mais bon, Shaïla était à Tara depuis seulement une ou deux semaines et elle n'avait pas vraiment eu l'occasion de rencontrer des gens... Surtout qu'elle se tenait plutôt à l'écart des autres gens, allez savoir pourquoi... Mathilde s'étendit dans l'herbe et incita Sha' à faire de même. Proposition que la jeune adolescente accepta aussitôt. Elle se laissa tomber par terre sans s'aider de ses mains et lorsqu'elle tomba dans l'herbe, on entendit un cognement. Shaïla laissa échapper un petit "aïe" presque inaudible et elle sourit. Elle s'étendit ensuite près de son amie, celle-ci lui posa une question. Sha' prit la parole aussitôt que Mat' eut finit de poser sa question.

"-Moi je suis du côté de Zackt !" lui répondit-elle

Elle se releva sur un de ses coudes et se tourna vers Mathilde. Elle la regarda de ses grands yeux gris-bleu avant de lui retourner la question :

"-Et toi ?" demanda-t-elle

Shaïla n'avait pas vu Mat' quand elle était arrivée à la gare des aéronefs, avec les gens soutenant Zackt... Elle était sûrement d'un autre côté... Mais Sha' s'en fichait royalement que la jeune fille soit d'un autre côté et même si elles étaient ennemies pendant la mission, elle resterait toujours l'amie de Mathilde, quoi qu'il arrive.

Mathilde eut un demi sourire, bien que rien n'était amusant et répondit simplement:

Aucun.

Sur le coup, elle se trouva lache. Elle n'avait choisi aucun camp, pour ne pas se retrouver contre ses amis. Une boule se forma dans sa gorge et elle fronça les sourcils. Elle ferma les yeux, et à la voir, là, paisiblement allongée dans l'herbe, face au ciel, on aurait pu croire qu'elle profitait du soleil, mais elle contenait ses larmes. Au bout d'une longue minute de silence, elle rouvrit des yeux humides et demanda d'un ton naturel, désireuse de changer de sujet:

Et euh...sinon, tu t'es trouvé un copain?

Mathilde sourit. Voilà un sujet qu'elle pouvait aborder.