Arrivée calme et mélancolique

Elveus entra doucement dans le Hall, une valise dans une main et une rose bleue dans l'autre. Elle jeta sur la grande pièce un regard émerveillé par la majestuosité de l'endroit. Bien sûr elle avait déjà vu des pièces aussi grandes, si ce n'est plus, dans le cloître où elle avait en majeur partie grandi. Mais ce n'était pas comparable : ici, de lourdes tapisseries et de nombreux tableaux donnaient à l'endroit un air chaleureux, accueillant. Tandis que dans le cloître, les murs de pierres nues et froides étaient particulièrement inhospitaliers.

En se remémorant ces murs, un flot de souvenirs vint envahir l'esprit de Elveus ; elle se rappella toutes ces années aux journées si définies, prédécoupées, où on avait l'impression que chaque cheveu avait sa place. Depuis qu'elle avait quitté le cloître, Elveus avait l'impression d'avoir sombré dans l'anarchie totale, dans un monde de fous où aucune loi ne faisait lieu. Le dépaysement était total, et il avait été si soudain qu'elle avait parfois encore du mal à accepter sans broncher la vie de tous les jours de ce monde moderne.

Elle eut beau tendre l'oreille, cherchant désespérément en signe de repère le murmure bourdonnant des prières récitées mécaniquement, mais n'entendit rien. Rien que le silence, lourd et captivant, qui régnait dans ces lieux comme la mort lors une veillée funèbre. Tout, les meubles, les tableaux, jusqu'à chaque dalle du sol semblait retenir son souffle devant l'arrivée discrète de la jeune fille, comme dans l'attente d'un fait extraordinaire qui ne viendrait pas. Elveus regarda autour d'elle, n'osant pas bouger de peur de rompre toute cette cérémonie implicite. Elle ne trouva qu'une seule chose qui ne semblait pas complètement immobile : un miroir, simple et modeste, qui reflétait parfaitement sa silhouette fine. Elle s'en approcha, et colla presque son visage à la surface lisse et brillante.

Elveus n'était pas belle ; mais son visage rond et ses grands yeux clairs toujours en mouvement donnaient à sa figure une harmonie sage. Belle n'était pas le mot, mais jolie lui convenait mieux. Et elle s'en contentait largement.

Elle se regardait ainsi, non pas par prétention, mais plutôt par perdition. Je m'explique...
Depuis qu'elle était partie du cloître, l'endroit qui l'avait vue grandir pendant plusieurs années, Elveus avait perdu tous ses points de repère. Lâchée sauvagement dans la nature, sans nulle part où aller, elle avait subit un vrai choc. Et de ce fait, elle éprouvait très souvent le besoin de se raccrocher à quelque chose de concret, de réel, quelque chose dont elle était sûre qui ne l'abandonnerait pas, une preuve concrète qu'elle n'avait pas tout perdu des temps faciles où elle vivait sa vie comme il lui était dit de la vivre, sans qu'elle n'ait à se poser de questions.

Sans ça, elle avait peur de sombrer dans la folie de l'exil. Non pas la folie de la solitude, car elle avait peu été vraiment seule dans sa vie. Ou du moins, elle en avait peu souffert. Mais celle de l'exil, quand on est brusquement arraché à tout ce qui nous a vu grandir, quand on perd tout ce qui pourrait prouver que nos souvenirs ne sont pas complètement créés de toutes pièces par une imagination trop débordante, ou par un esprit trop dérangé.

Elle se raccrochait donc à son visage, seule souvenir de ces années passées paisiblement ; son visage, et sa rose. Cette rose bleue, magnifique, qu'elle ne quittait jamais, et qui ne l'avait jamais quittée. Elle s'aimait à dire que dans cette simple fleur vivait son ange gardien, qu'il la protégerait coûte que coûte, et que c'était là la raison pour laquelle la rose ne fanait jamais. Mais ce n'était qu'une explication comme une autre... Et l'ange en question n'avait jamais pointé son nez.

Taipan revenait tranquillement, son grand calepin sous le bras et un jouant à faire tourner un critérium entre ses doigts. IL était perdu dans des pensées habituelles, ni sombres ni vraiment très roses. Bah, c'était l'habitude.

En ce moment, le jeune homme pensait beaucoup à son passé, à son groupe, leur renommée, sa vie, son ANCIENNE vie. Il avait définitivement tourné la page, mais de temps en temps, de tumultueux souvenirs émergeaient de sa conscience fiévreuse, s'imposant par flashes soudains qui s'enchaînaient à la manière d'un kalléïdoscope continu et déroutant. Pour contrer ces instants de malaise croissant, il se réfigiait dans l'art et la musique, deux domaines où il se vouait corps et âme.

Les lourds et hauts battants de chêne qui servaient de porte à l'Académie de Tara étaient entrouverts. De son habituelle démarche souple et silencieuse, les mains vissées dans les poches, il grimpa quarte à quatre les marches de pierre du perron et faillit percuter dans son élan une petite silhouette qui se tenait dans l'embrasure de la porte. Il l'esquiva de justesse, manquant la bousculer, puis se retourna vers le silhouette et lança, de mauvaise humeur :

" - Fais un peu attention ! Je sais bien qu'ici, les faibles sont vite impressionés par les lieux, mais bon, c'est pas une raison pour prendre racine au mileu du passage, d'acc?

En y regardant de plus près, il s'apperçut que le visage de la silhouette était une fille. Sa colère retomba d'un seul coup. ce qu'on remarquait dans ce visage rond, c'était deux yeux énormes et clairs, qui dévoraient ce dernier. Des yeux tellement perdus, tellement candides et timides, hésitants, que Taipan ne se sentit même pas le courage de continuer à être de mauvaise humeur. La pauvre fille... Complètement perdue, ça se voyait bien. Complètement désarmé, il grommella d'une voix bourrue :

" - Oh, c'est rien, c'est pas grave, je dis n'importe quoi... Je peux queqlue chose pour toi?

Il ne s'était même pas présenté.

Elveus, après avoir repris pied de al bousculade, se retourna et regarda le jeune homme qui venait de passer.

-Je, euh... excusez-moi, je suis vraiment désolée, je ne voulais pas, je...

Elle s'embrouillait, bafouillait, et ne trouvait plus ses mots. Des larmes lui vinrent aux yeux. Elle était sincèrement désolée d'avoir ainsi importuné la vie de quelqu'un, et déplorait sa bêtise. C'était tout de même évident qu'elle gênerait le passage à se tenir ainsi debout! Finalement elle baissa la tête et regarda ses pieds, comme prête à subir la punition qui lui était dûe. Elle avait été habituée à se faire punir pour chaque faute qu'elle faisait, et trouvait cela normal que le jeune homme lui en veuille après ça.

-Pardonnez-moi...

Elle n'avait pas tenu compte des dernières paroles de son interlocuteur ; sa seule culpabilité occupait entièrement son esprit, et il lui était impensable qu'il puise lui-même s'excuser.

Les yeux de Taipan se métamorphosèrent en billes. Il regardait la jeune fille, complètement effaré de tant de soumission. La pauvre petite. Avec les salauds, comme ce pauvre paumé aux cheveux gris qui lui avait souhaité la bienvenue, ou encre Enpia, elle allait se faire tuer!! Le jeune home poussa un grand soupir, et délicatement, il saisit le menton de la petit nouvelle entre ses doigts et l'obligea à relever la tête pour le regarder dans les yeux. Il lui adressa un sourire maladroit et continua d'une voix calme, son sourire disparaissant aussitôt :

" - C'est bon, c'est pas un drame... Je m'appelle Taipan. est-ce que je peux être utile??

Il se surprit à se suprendre lui-même, tant la surprise d'une telle rencontre surprenante le surprenait. Taipan transformé en un joyeux camarade, non mais je rêêêêêêêêêêêêêêêve!!!!!!!!

Elveus regarda Taipan dans les yeux, qu'il avait d'un magnifique violet. Etonnée de tant d'indulgence, elle ne savait plus que dire. Il lui proposait même de l'aide... Vraiment, ce monde n'était pas le même que celui dans lequel elle avait vécu. En mieux ou en pire, elle ne le savait toujours pas. Mais le dépaysement était total.

-Non... Non, je vous remercie. Je peux me débrouiller, ne vous gênez pas pour moi.

Elle attrappa sa valise et se tourna vers le grand escalier qui menait au reste de l'académie. déjà, par quel côté partir...? Elle n'en avait aucune idée. Alors elle se ravisa et reposa sa valise à côté d'elle. Elle se retourna vers Taipan, lui adressa un large sourire, plein de reconnaissance.

-Excusez-moi, j'ai oublié de me présenter... Elveus McEwill, à votre service!

Oh non... Dans quoi est-ce qu'il s'était embarqué!?! Il savait pourtant parfaitement bien qu'il ne fallait jamais essayer de nouer des relations avec une fille, ça se révélait très vite une erreur funeste... Enfin, ça dépendait de la fille. Complètement abasourdi par son erreur, Taipan se prit l'arête du nez entre les doigts en fermant les yeux, comme quand on dit ou entend des conneries énormes. Et là, il venait justement d'en faire une, de ces fameuses conenries. Bon, c'était fait. Il fixa la jeune fille un long moment, espérant qu'elle partirait sans rien ajouter, mais... perdu! Et vlan, elle reposait sa valise et se présentait. Oh noooooooon.

" - Enchanté, Elveus! Quant à tes services, sans vouloir te vexer, je n'en aurai sûrement pas besoin. Par contre, toi, tu as besoin des miens... Je me trompe, ou bien tu es complètement paumée??

Quelle question stupide. Bien sûr que non, il ne se trompait pas... Ca commençait à devenir grave. Il était en train de proposer ses services. Ah nan mais attend, ça devient vraiment grave, Tai'!!!!!! Tu vas te retrouver garde-chiourme!!

-Eh bien, euh...

Elveus fit mine de réfléchir, en regardant en direction des grands escaliers de marbre qui se dressaient non loin d'elle. Elle pesait le pour et le contre : elle ne voulait pas importuner le jeune homme, mais elle admettait facilement qu'elle avait vraiment besoin d'aide.

-Je ne voudrais pas déranger...

Elle tourna vivement la tête vers Taipan, un large sourire sur les lèvre. Finalament, elle avait besoin d'aide, et n'allait tout de même pas refuser une telle offre. Elle se leva rapidement et attrappa sa valise. Elle était bien décidée à ne pas le lacher de si tôt... et tant pis pour le dérangement qu'elle causerait, il avait lui-même proposé ses services! Au risque de paraître un peu (beaucoup?) collante, elle allait tirer du jeune homme toute l'aide qu'il pourrait lui apporter, telle une sangsue qui boit jusqu'à la dernière goutte de sang.

-A vrai dire j'aimerais bien que vous m'indiquiez le chemin à suivre, je suis quelque peu perdue !

Elveus se tourna vers l'escalier qu'on lui avait indiqué. Quelle heureuse rencontre... Un gentil garçon modèle qui lui proposait de la guider dans cetet académie qu'elle ne connaissait pas, et qui lui portait même sa valise! Comme la vie était belle, comme les gens étaient gentils et comme les oiseaux chantaient bien tout d'un coup!
*Il en faut peu, pour être heureux...*

-Alors je ne vais pas vous enlever le plaisir de m'aider! C'est tellement agréable de faire une bonne action...

Elevée dans l'éducation sainte où on apprend que toute bonne action nous sera rendue au centuple au paradis, Elveus voyait grâce à ce jeune homme serviable et plein de bonne volonté (voui voui, j'ai bien dit bonne volonté... XD)) ) combien le monde était bon et généreux. Elle avait l'impression de vivre un rêve, ou sur une autre planète où aucun problème n'existait plus et où le monde est beau, le monde est gentil, et tout plein d'autres niaiseries de ce genre.

Mystie vit se couple dans le hall et une nouvelle.
o°la nouvelle a déjà un ptit ami.°o
Mystie courut et sauta devant ses jeunes gens et cria : "BBBOOOOUUUUUHHHHHH"

Elveus sursauta sincèrement quand la jeune fille arriva en trombe devant elle ; que de violence dans ce monde de fous... Tout le monde était-il si cruel? Quel était l'intérêt d'effrayer ainsi les gens?
Mais Elveus, en toute bonne samaritaine qu'elle était, ne dit rien de ce qu'elle pensait. Ca aurait pu être méchant... et ce n'était pas du tout ce à quoi elle aspirait.

-Bonjour, Mademoiselle.

Elle ne trouva rien de mieux à dire. Elle ne savait pas trop quelle attitude adopter vis-à-vis de cette jeune fille. Alors le plus simple était le mieux!

Mystie baissa les yeux à la remarque de Taipan,mais releva la tête avec un léger sourire et répondit à la jeune fille :
"Bonjour à toi aussi,je suis Mystie Izuki,de l'ombre et toi?"
Elle regardat celle ci attentivement en attendant la réponse.

Elveus sourit poliment en essayant de ne pas laisser paraître son trouble. Elle avait pu mal entendre... Mais elle ne le pensait pas. Elle réfléchit silencieusement à ce que pouvait bien vouloir dire "de l'ombre", mais ne trouva aucune explication logique. Bah, elle avait dû mal comprendre...

-Elveus McEwill, à votre service! Ravie de faire votre connaissance.

Elle sourit de toutes ses dents, essayant de cacher son malaise dans une expression exagérément joyeuse. Elle ne supportait pas d'être entourée de trop de personnes... Une allait bien, mais deux personnes commençaient déjà à lui coûter. Et à partir de trois, on pouvait se douter qu'elle ne s'attarderait pas en conversations inutiles.

Zéphyr arriva pour voir le premier, ou en l'occurence la première nouvelle qui allait accueillir. Il s'avança, sentit qu'elle était disciple de l'air et sourit. C'était la première fois qu'il voyait autant d'élus de l'air en même temps: deux waw! quel rencontre exceptionnelle! Il s'avança et s'inclina devant Elveus

Bonjour mademoiselle, je me prénomme Zéphyr et je suis votre fidel serviteur. Et à qui ai-je l'honneur d'être présenté?

Bon ok, il en faisait trop, mais s'était sa façon à lui d'être gentil et drôle en même temps. Mais son humour est.... particulier est le mot le plus aproprié.

Elveus regarda le jeune homme arriver et se présenter de manière... originale. Lui, son serviteur? Peut-être qu'il se moquait simplement d'elle... Elle lui signifia par une légère révérence qu'elle ne voyait pas les choses de ce point de vue.

-Elveus McEwill, à votre service, Monsieur.

Elle serra un peu plus sa rose dans sa main ; plus que jamais elle en avait besoin dans les moments comme selui-ci, au milieu de personnes qu'elle ne connaisait pas. Elle eut envie de s'enfuir mais se retint, se contentant d'afficher un air le plus détaché possible.

Mystie qui connaisait ce genre de situation alla à côté d'elle et dit tout doucement :
"Si tu es stressée t'inquiète,on est sympa,et s'y a un probleme je m'en occupe...D'acc?"
Elle se retirat un peu et la regardat.
o°Pourquoi t'es gentille d'un coup???°o

Zéphyr répondit par un salut à Mystie, mais ne comprenait pas l'atitude d'Elveus: il tenait à la galanterie et toutes ses bonnes manières et la jeune fille ne comprenait pas que ce n'était pas elle qui devait servir tout le monde. Il insista

Adorable jeune fille, soyez en confiance. Je ne souhaites qu'être digne de vous aider et de vous conseiller. Je voudrais être votre ami si vous êtes consentente.

Elveus était touchée et intimidée par cet accueil si chaleureux. Pourtant elle n'était pas à son aise au milieu de tous ces regards tournés vers elle, comme si elle était une bête de cirque. Elle préféra donc s'en aller, partir loin, très loin... Enfin, au moins dans une autre pièce.^^

-Je vous remercie... Vraiment, pour votre accueil... Mais je vais m'en aller... Encore merci!

Elle savait que ce qu'elle faisait là était d'une impolitesse alarmante, mais elle ne pouvait supporter plus longtemps cette pression. Avant de se retourner, Elveus eut un dernier regard sur Taipan, qui n'avait pas dit un mot depuis un bon moment. Peut-être lui non plus n'était-il pas à l'aise en public? Elle lui sourit, ainsi qu'aux deux autres personnes présentes. Tous très sympatiques... Elle espérait les retrouver bientôt.

Et c'est comme ça que le pauvre Zéphyr abandonné de tous se retrouva seul dans le hall. Mais comme Elveux était toujours assez près et qu'il y avait sa valise à côté, il la rapella.

Hey! attends! si t'avais peur parce qu'il y avait trop de monde, c'est fini. Tu veux peut être que je t'acconpagne ou que je t'indique le chemin? en tout cas n'oubli pas ta valise.

Gabrielle se retourna, et vit que dans le grand hall sombre il n'y avait presqueplus personne, si ce n'était Zéphyr qui venait de la rappeller. Elle retourna donc vers lui, obéissante, et porta sa valise avec difficulté.

-Je vous remercie, mais ce n'est pas la peine. Je vais bien me retrouver toute seule...

Elle savait bien que ce n'était pas vrai, mais n'osait pas demander de l'aide. Elle aurait eu trop peur de déranger...

[désolée, vraiment pas d'inspi -_-"]

Zéphyr regarda bizarrement la jeune élue de l'air qui portait péniblement ses valises.

°°Elle sait pas utiliser l’air ou quoi ?°°

Il s’approcha d’elle et lui demanda gentiment de poser ses valises car il le ferait avec plaisir. Il essayait d’être doux car elle semblait très sensible. Evidemment, la jeune fille l’écouta docilement. Il fit léviter les valises grâce à l’air, puis se tourna vers Elveus en s’adressant à elle toujours avec autant de douceur dans la voix

Tu es une élue de l’ai, non ? Dis moi si je me trompe mais je ne pense pas. Pourquoi te fatigues-tu à porter tes valises de cette manière, alors que tu peux soit tu me demandes de te les porter et je le fais avec plaisir, soit tu les portes avec l‘air. Tu ne sais pas utiliser ton don c’est ça ?

Elveus semblait terriblement distante : elle était si gentille qu’il était presque impossible de faire quelque chose pour elle. Elle semblait quand même rassurée de son aide, et il en était fier.