Rerencontre [PV Enpia]

C'était le soir, Sylphide marchait près de la rivière dans l'obscurité. Il y avait un petit vent frais et elle en profitait pour reprendre des forces, quand elle aperçue une silhouette au loin.

°°Tiens mais je la reconnais:c'est Enpia. J'espère qu'elle ne m'en veut toujours paspour avoir essayé de noyer son copain, et qu'elle n'est pas dans son humeur habituelle. Je pense que ça lui ferait du bien d'être heureuse pour une fois.°°

Elle s'aprocha donc avec un sourire, même si elle n'était pas sure qu'elle le voit dans l'obscurité et lança:

Bonsoir Enpia! La nuit est belle non? On voit bien les deux face de la lune ce soir, c'est très beau...

Sylphide ne savait pas si l'adepte de l'ombre avait relevé qu'elle essayer de lui faire passer un compliment, même si elle doutait de toute manière qu'Enpia aprécie quelque chose. Elle aimerai bien mieux connaitre cette fille qui l'intriguait tant.

Voyant la nuit se lever, enveloppant Tara de son manteau d'obscurité, Enpia sortit pour profiter au mieux de la pénombre.
En marchant près de la rivière, elle reconnut Sylphide.
°°Merde je croyais être sûre de rencontrer personne la nuit...°°
Sylphide s'approcha d'elle, ce qui était déjà intolérable de la part d'Enpia, et avec le sourire qui plus est!
L'ombre étant son domaine, elle y voyait presque aussi bien de nuit que de jour, et loin de l'incommoder l'obscurité lui donnait une certaine confiance en elle qu'elle n'avait pas dans des endroits raisonnablement illuminés.
°°Les deux faces de la lune? Qu'est-ce qu'elle me chante? Je vois un croissant moi...°°

-Mouais... la nuit est belle, comme tu dis...

°°N'empêche qu'elle serait mieux sans cette tache de disciple de l'air...°°

Le regard de Sylphide s'assombrit.

°°Décidément non, elle est normale aujourd'hui, mais il fallait pas que je m'attende à un miracle°°

Néanmoins, elle n'allait pas se laisser démonter comme ça:

Pourquoi tu es tout le temps de mauvaise humeur? ça t'arrive d'être sympa ou c'est quelque chose que tu n'es capable d'être seulement avec des garçons ou plutot uniquement ton petit ami? Tu n'es capable d'aimer qu'une personne à la fois? Je ne veux pas être désagréable à la première approche, mais j'aimerais te comprendre.

Enpia en entendant ces paroles se raidit. Personne n'avait le droit de lui parler sur ce ton. A part elle-même, mais ça ne comptait pas. Encore que ses discussions avec elle-même pouvaient être aussi complexes qu'avec une autre personne. Plus complexes, même. Alors, se comptait-elle comme une personne à part entière ou non? Non, elle n'était pas comme les autres, c'était évident, et ne pouvait pas se considérer comme telle. Donc, elle avait le droit d'être odieuse avec elle-même. Mais personne n'en avait le droit, sans exception. Alors devait elle se considérer comme une personne normale ou non? Evidemment, elle n'était pas normale.

Plongée ainsi dans ses réflexions, elle en avait complètement oublié le contexte. Où était elle? Avec qui? Ah oui... A la rivière, avec... la petite brune dont elle avait encore oublié le nom. Et elle venait de lui dire quelque chose d'insultant. Et personne n'avait le droit de lui parler comme ça, même pas elle-même. Encore que...

Elle secoua la tête, pour chasser toutes ces pensées qui formaient un cercle vicieux. Elle y repenserait plus tard, quand elle se coucherait, et ne pourrait s'endormir de la nuit tant qu'elle n'y aurait pas trouvé une solution.

Elle se demanda combien de temps elle avait passé ainsi à rêvasser. Trop longtemps sûrement, la jeune fille commençait à la regarder bizarrement. Elle devait penser qu'elle cherchait quelque chose de cinglant à dire. Mais ce n'était même pas la peine, chez elle ça venait tout seul.

-Eh bien deviens mon petit ami, et à ce moment-là peut-être que je t'écouterai. En attendant, je ne vois pas l'intêret que j'aurais à être simpathique. Surtout avec toi, ...

°°Merde comment elle s'appelle déjà la brune?°°

-...Brunette.

Sylphide la regarda avec malice, peut être avec un regard un peu vicieux.

°°Elle pense qu'elle a le droit de mépriser tout le monde mais elle se trompe. Et je suis qu'elle n'est pas capable de ne pas être méprisante.°°

Enpia, je te pari que tu n'es pas capable de passer un jour sans être sympathique avec les gens. Et si tu essaye de relever ce défi, sache qu'il ne faut pas que tu sois hypocrite, masi je doute que toi même tu pense avoir un espoir de réussir. Mais qui me dit que tu vas relever le défi? Tu es sure d'échouer et je suis certaine que tu te demande même ce que je te demande. Après tout, le mot sympathique ne fait peut être pas partie de ton vocabulaire...blandinette. C'est fou cette capacité que tu as à donner des surnoms tous ça parce que tu es incapable de retenir un prénom. ça veut tout dire sur ta sociabilité.

Sylphide s'arrêta enfin de parler. Elle pensait être sure d'avoir fait mouche chez la jeune fille, mais elle préfèrait ne rien affirmer.

°°Peut être qu'elle va craquer un jour et retrouver la joie de vivre....et je ferais tout pour que ce jour arrive. De toute façon je suis bien placée pour savoir que le vent ne prévient jamais quand il change de sens.°°

Enpia la regarda d'un air ironique. Cette fille l'amusait. Elle croyait tout savoir d'elle, sa façon de penser, de réagir... Mais elle ne pouvait pas comprendre ce qui se passait dans sa tête. C'était une sorte de volcan en fusion, imprévisible, toujours prêt à éclater, mais parfois calme et serein pour mieux surprendre en faisant ressortir la lave si longtemps gardée.

-Tu sais quoi? Je ne vais pas relever ton défi. Pas parce que je suis sûre de perdre, mais parce que je n'ai rien à te prouver. Pour qui tu te prends? Tu crois que je vis pour t'impressionner, pour te prouver ce que je vaux? Non, je me suffis à moi-même et tu n'es rien, tu m'entends? Tu n'es rien pour moi, qu'une simple brune qui se croit importante alors qu'elle n'est qu'un arrière plan pour moi!

Sylphide sourit. Vraiment, cette fille avait une trop haute estime d'elle même et son orgueil faisait ricocher toutes les remarques qu'on lui faisait.

Tu me rapelle une légende grecque, celle de Narcisse et j'espère qu'un jour tu te noira. Je plains te famille: les pauvres ils ont pu te supporter combien de temps? Pas très longtemps je suppose. Et si tu pense que je ne suis qu'une brune pour toi, sache tu es tellement insignifiante pour moi que je t'aurais oublié dès demain. Allez, je te dit mauvaise nuit puisque c'est comme ça que tu l'aime.

Là, Sylphide avait mentie: Enpia l'intriguait et elle voulait la comprendre même si dès qu'elle lui parlait, elle avait la folle envie de lui lancer son poing dans la figure.

-Eh bien oublie moi, si c'est ce que tu préfères. De toute façon, ça n'a pas d'importance.

Elle se rapprocha d'elle, et résista à ne pas la pousser dans l'eau de la rivière qui coulait paisiblement derrière la jeune fille.

-Mais rappelle-toi bien que si je t'entend encore une seule fois faire rien qu'une petite allusion à ma famille, je n'hésiterai pas à t'étrangler avec tes propres cheveux. Et crois-moi, je n'ai pas peur des conséquences.

Elle était remplie d'un mélange de rage et de tristesse, elle serrait les poings pour ne pas les joindre autour du cou de la brunette, et se retenait avec un effort de ne pas laisser échapper les larmes qui baignaient sees yeux.

Sylphide fut étonnée quand elle vit Enpia au bord des larmes, puis comprit.

°°Aparemment, j'ai trouvé quelque chose qui la touche.°°

Elle hésitait à la rendre folle de rage maintenant qu'elle en avait les moyens, mais Sylhpide n'était aps comme ça

Je pourrais t'arracher les larmes que tu retiens et te faire souffrir, mais au contraire de toi, je n'en tirerais aucune satisfaction. Je vais te laisser seule puisqu'il n'y a que ta présence que tu puisse supproter.

[i] Sylphide la regarda, puis s'en alla s'en pouvoir s'empêcher de penser qu'Enpia ne se rendait pas compte de la grace qu'elle venait de lui faire. Elle aurait pu la torturer intérieurement, mais Sylphide respectait le passé des autres ainsi que leur famille, aussi elle s'en alla dans la nuit sans faire de bruit, laissant Enpia avec ses pensées.[i]