Matinée nostalgique [pv Vect]

Le soleil était haut dans le ciel, la matinée touchait à sa fin. Une chaleur douce régnait dans l'Académie qu'un calme passagé avait envahie. Mathilde pénétrait dans la Loggia. Elle avait passé sa matinée à lire à la bibliothèque, et elle avait besoin de se détendre un peu, après toutes ce heures de lecture assomantes. Elle s'avança puis s'appuya à la rambarde de métal.

La vue qu'elle avait d'ici était splendide. Le ciel, bleu pâle se confondait avec un nuage de fumé claire et blanche. Dans la pièce, un souffle de vent frais carressait les joues de Mathilde. Les pensées de la jeune élue vagabondaient au rythme du vent, d'abord vers la guerre, puis vers ses amis et enfin vers Dorgoth pour revenir ensuite vers la guerre et repartir.

Soudain, la porte grinça et Mathilde se retourna vivement pour voir aparaître Vect. Elle n'avait pas vu son ami depuis longtemps et fut particulièrement enchantée de le voir. Un sourire immense se dessina sur son visgae et elle s'exclama:

Salut! Tu vas bien? Depuis le temps....

Vect n'était pas revenu depuis longtemps à l'académie, aussi était-il heureux de la retrouver. Il se balada dans les couloirs pour finalement aller prendre l'air dans la loggia. Quand il ouvrit la porte il vit que Mathilde était déjà là, il lui sourit et aller s'installer à côté d'elle.

"Je vais bien merci, oui ça faisait longtemps que je n'étais pas revenu j'avais besoin de m'éloigner, de réfléchir et puis de m'entraîner."

Le souffle du vent venait le bercer dans ses pensées et faisait claquer le bas de sa veste. Il fit un clin d'oeil malicieux à Mathilde et lui demanda.

"Alors tu t'es entraînée au vol? Tu penses pouvoir me battre aujourd'hui?"

La dernière fois qu'ils avaient fait une course Vect avait gagné grâce à ses pouvoirs, mais peut-être qu'il n'était plus aussi rapide qu'avant, il ne s'était pas entraîné à ça. Il sourit en repensant à la course.

"C'est vrai que la dernière fois je t'avais bien battu."

Aussitôt il se mit à rire.

Mathilde tenta de lui jeter un regard méprisant mais le sourire qui éclairait son visage ne l'aidait pas. Elle répondit, d'un ton posé:

Bien sur que je peux te battre. La dernière fois c'est simplement que je...je, j'avais un peu mal à la cheville.

Elle éclata d'un grand rire cristallin, les yeux pétillants de malice et proposa:

On réessaie? Je suis sûre que je pourrais te battre!

Soudain, elle se rendit compte des paroles de Vect et reprit, d'un air plus calme:

Mais plus tard. Maintenant, explique moi pourquoi tu avais besoin de t'isoler.

Vect devint soudainement sérieux et le regard vide il se remémora bien des choses. Le vent l'aida à se sentir reposé et il reprit.

"Je suis parti parce que c'était trop dangereux pour mes amis que je reste. Mon "père" n'a pas cessé de me pourchasser, il me donnait pour responsabilité sa défaite et le "ramollissement" de Dorgoth. Il m'a traqué dans la forêt, je lui ai bien sur échappé. J'ai profité du temps que j'avais pour m'entraîner à le recevoir. Il n'est jamais venu directement, il a préférer envoyer ces chiens de serviteurs pour essayer de me tuer. Cette expérience ne m'a pas rendu meilleur qu'avant, j'ai faillit dépérir mais je suis devenu plus fort et je suis revenu, la solitude me pesait. Et puis..."

Vect marqua une pause et regarda Mathilde en souriant.

"Ça me manquait de pas te battre."

Et il éclata de rire une fois encore.

Mathilde le frappa doucement sur l'épaule en éclatant de rire. Puis elle répondit d'un ton hautain:

En fait, c'est ma magnifique personne qui t'as manquée.

Puis son regard dévia vers le ciel. Vect avait eu raison de s'isoler ainsi. Mais pourquoi son père l'avait poursuivit, lui et pas Dorgoth? Après tout, c'était peut être Dorgoth qui n'en avait pas palré à Mathilde? Pour ne pas l'inquiéter... Mathilde tentait de se rassurer lorsqu'une pensée l'envahie. Peut être tout simplement que leur père poursuivrait Dorgoth seulement plus tard. D'un geste de la main, elle chassa ses pensées sinistres et proposa:

Et si on allait se battre? Pour voir qui va gagner?

Vect balança sa tête en arrière ses pensées lui avaient rappelé des choses qu'il avait tenté d'oublier mais qu'il était impossible de ne pas se souvenir. Peut-être qu'il ne s'en sortirait jamais, peut-être que si, l'avenir le dira pour l'instant Mathilde avait besoin de se mesurer à lui et bien ça allait donner.

"D'accord. Quel genre de défi veux-tu? Pouvoirs? Vol?"

Vect n'avait pas fait de course ni de combat depuis un moment (contre un élu bien entendu). Était-il rouillé? Mathilde était-elle plus forte que lui? Tout ceci excita Vect, il fallait qu'il le sache et pour ça il fallait commencer.

Mathilde réfléchit un instant. En quoi pouvait elle bien battre Vect? Elle s'était bien entrainée, et ses ailes plus musclées qu'avant lui garantissaient une victoire. Si Vect était resté aux mêmes compétences qu'avant. Mais elle s'était également entrainée avec ses pouvoirs et elle aurait bien aimé sauter sur l'occasion pour voir ce qu'elle valait contre un élu de la foudre. Elle jeta un regard furtif vers la baie vitrée puis proposa:

Voilà ce que je te propose: on fait une course où l'on a le droit de déstabiliser l'autre avec ses pouvoirs. Sans pour autant que ça soit mortel!

Elle s'était hatée de préciser cette dernière phrase. Elle ne se voyait pas vraiment survivre si la foudre tombait sur elle. Elle se tourna vers Vect avec un sourire en attendant sa réponse.

Vect sourit à la dernière phrase de Mathilde. Déjà elle envisageait le pire, cela voulait dire qu'elle allait vraiment se donner à fond et bien elle allait s'amuser, malgré que son frère l'ait sacrément amoché il allait lui donner du fil à retordre.

"Pourquoi pas, après tout c'est toi qui voit sur quel terrain tu veux perdre."

Il sourit et se remit à rire. Puis il devint vraiment sérieux, Mathilde y tenait alors elle allait avoir ce qu'elle voulait.

"J'imagine que tu vas te donner à fond alors je ferai de même."

Vect chuchota sa clé de l'esprit et déploya ses ailes, il s'envola à quelques mètres du sol.

"Tu donnes le départ?"

Mathilde asquiessa légèrement, puis déploya ses ailes de chauves souris vertes. Elle se concentra, réfléchit à ce qu'elle pourrait faire puis commença:

Un....

Elle s'avança, prête à s'envoler. Elle jeta un regard furtif à Vect. Il semblait prêt.

Deux...

Une pluie torrentielle démarra. C'était surprenant, et ça présageait un orage.

Trois!

Mathilde s'envola, battant des ailes à toute vitesse. Elle volait au dessus d'une couche nuageuse, et derrière elle, une fine ligne de vapeur se traçait dans le ciel. Soudain, elle dut faire un bond de coté pour éviter un éclair qui plongeait sur elle. Elle se retourna vers Vect, se demandant si c'était son oeuvre. Mais ce contretemps lui avait fait perdre son avance, et elle se tenait légèrement derrière son ami.

Tout à coup une trouée dans la couche nuageuse lui permit d'apercevoir la magnifique forêt qu'elle survolait. Elle sauta sur l'occasion et envoya des ondes magiques vers la masse verte. Surgissant alors, deux énormes branches, qui avaient grandi avec magie, accrochèrent les pieds de Vect. Mathilde sourit, fière, et en profita pour perdre son retard.

Vect dormait d'un sommeil étrange. Il s'était mis à rêver, il revoyait sans cesse une forme humaine dans le ciel orageux qui préparait une attaque très puissante, cette personne maîtrisait la foudre. Il se réveilla peu à peu et vit le visage de Mathilde au-dessus de lui. Il sentit que son corps avait pris un sacré coup aussi évita-t-il de trop bouger. Il regarda Mathilde en souriant.

"J'avais oublié que j'étais pas immortel."

Il se mit à rire doucement puis il se redressa calmement.

"On dirait que c'est toi qui a gagné Mathilde, ça fait une manche partout."

Il essaya de se relever complètement mais ces membres lui faisaient mal. Comme l'orage avait disparu et que le ciel commençait peu à peu à se dégager il s'allongea les mains derrière la tête.

"Je crois qu'un peu de repos sous un ciel radieux ne nous ferait pas de mal."

Mathilde sourit légèrement en voyant son ami se réveiller. Elle était soulagée. Elle n'osait même pas imaginer ce qu'il se serait pas passé si elle ne l'avait pas rattrapé, ou si lui ne l'aurait pas protégée. Elle sourit avec malice et répondit, un brin de joie dans la voix:

J'étais sûre de gagner cette fois!

[i] Elle remarqua que les vêtements de Vect étaient dans un triste état. Ils étaient carbonisés, noirs. Mais elle pensa qu'elle ne devait pas être mieux. Puis, avant de s'allonger à coté de son ami, elle vérifia que le hamac tenait et le solidifia de quelques solides branches de chêne. Puis elle s'allongea et ferma les yeux. Elle pensa qu'elle n'aurait pas supporter de perdre cette course. Elle avait mis toute sa force dedant, tout son courage, toute sa volonté. Car sans sa volonté, elle se serait probablement laissée tomber au premier éclair qu'elle avait reçue.

Elle ne craignait pas la mort. Simplement le déshonneur. Ce qui peut être lié à la mort parfois.

Vect resta un moment à regarder le ciel et quand il lui vint à l'esprit qu'il s'était quand même reçu un éclair et qu'il fallait peut-être vérifier s'il avait des blessures graves il baissa la tête et regarda avec effroi ses vêtement en cuir complètement carbonisé et plein de trou à certains endroits. Il avait eu tellement de mal à les avoir et à les garder intact, même quand il avait combattu son frère la veille ses vêtements n'avaient rein eu de visible. Il serra les dents et eu vraiment l'air débile et surtout complètement hystérique en se lamentant sur ses fringues.

"Mais c'est pas possible des fringues qui m'avaient coûté les yeux de la tête, j'ai eu tant de mal à les avoir!!! Aaaahhhh mais c'est pas possible!! Comment je vais faire???"

Vect après s'être calmé et avoir mûrement réfléchi il enleva le haut complètement carbonisé et déchiqueté et qui lui collait à la peau, se rallongea et continua de regarder le ciel. Il n'allait pas en faire tout un drame tout ça pour des fringues qu'il pourrait racheter plus tard dans les magasins de Tara, en attendant il allait continuer de passer un bon moment avec son amie.

Vect regardait le ciel cherchant dans ses pensées la solution à cette mystérieuse tempête qui était arrivée bien précipitamment à son goût. Ce ne pouvait pas être lui pour tant il avait sentit quelque chose de familier.
Soudain dans le ciel apparut une silhouette humaine avec de grandes ailes sous forme de foudre. Vect se releva en un instant, la silhouette lança un éclair dans leur direction. Vect récita sa clé de l'esprit, déploya ses ailes, attrapa Mathilde t s'envola au loin. L'éclair dévasta plusieurs arbres autour de son point d'impact. L'homme s'approcha un sourire narquois aux lèvres, c'était Néos.

"Alors frérot content de me revoir? Ça fait pourtant pas longtemps, notre dernière partie d'amusement ne remonte qu'à hier pourtant tu m'a terriblement manqué."

Son sourire augmenta encore. Il jeta un coup d'oeil à Mathilde et ricana.

"Je vois que tu changes vite de copine, mais ce n'est pas celle de cher Dorgoth, non? Ou peut-être en a-t-il eu assez de celle-ci et la jetée à la première occasion et toi comme un héros défenseur des oppressés tu es venue à la rescousse de son coeur meurtrit."

"Premièrement je ne suis pas aussi heureux que toi de te revoir et deuxièmement Mathilde n'a rien avoir avec ça donc laisse là tranquille et épargne moi tes sarcasmes."

"Oh! Je suis si peiné, moi ton propre frère. Tu me briserais le coeur si j'en avais un."

Vect put laisser Mathilde qui avait fait apparaître ses ailes. Néos en profita pour envoyer un coup de poing dans le ventre à Vect.

"Tu es si faible mon frère, pourquoi ne pas reformer qu'une seule et même personne comme avant? Tu serais beaucoup plus puissant tu sais."

"Même pas en rêve!"

Vect rendit son coup à Néos et lui envoya une violente décharge en pleine tête ce qui le fit reculer de quelques mètres.

"Je te croyais plus intelligent, tant pis, Dorgoth acceptera sûrement lui, il m'avait semblé qu'il était en quête de plus de pouvoir..."

Sur quoi Néos s'envola à vive allure en direction de l'académie.

"Attends! Qu'est-ce que c'est que cette histoire?!"

Vect serra le poing et le regarda s'éloigner, il se tourna alors vers Mathilde.

"Je crois que Dorgoth va avoir besoin de nous maintenant."

Mathilde qui comptemplait toujours le ciel fut surprise quand Vect l'entraina dans le ciel. Elle n'avait pas vu venir l'autre élu de la Foudre, et quand l'éclait brisa le hamac et ses alentours en quelques milliers de petites particules enflammées, elle remercia Vect du regard. Deux fois dans la journée qu'il lui sauvait la vie, ça commençait à faire beaucoup. Beaucoup de dettes. Mais surtout beaucoup trop de possibilités de mourir.

Quand le frère de Vect arriva, elle lui jeta un regard méprisant. Ça avait beau être le frère de son ami, il n'en était pas moins bête et méchant. Elle déploya ses propres ailes et fut tentée d'aller secourir Vect quand il reçut un coup dans le ventre. Mais elle remarqua que Vect n'avait pas besoin d'elle.

Mais quand il parla de Dorgoth, elle s'approcha légèrement. Elle n'était pas au courant de ça. Elle lança un regard indifférent au démon, histoire qu'il ne voie pas qu'elle était légèrement troublée.

Enfin elle asquiessa légèrement quand Vect lui parla.

Allez viens, on rentre.

Elle vola, lentement, vers l'Académie.

Vect volait un petit peu devant pour éviter que Mathilde ne repère le trouble qui s'emparait peu à peu de lui. Vect avait toujours eu confiance en Dorgoth, c'était son frère c'était donc tout à fait normal mais Néos n'avait jamais mentit non plus, il avait même essayé de le protéger d'une façon certes peu commune. Seulement le doute s'emparait de lui, de quoi parlait Néos? Dorgoth était-il vraiment en quête de pouvoir? Se serait-il abaissé à un instinct si bas? Malgré le fait qu'il soit le fils d'un démon il est aussi le fils d'une sainte. Vect ne pouvait croire Néos mais en même temps il voulait entendre Dorgoth à ce sujet. Il ne savait plus quoi penser et ça l'énervait.

Une fois revenu à leur point de départ Vect se posa calmement et replia ses ailes. Il s'avança jusqu'à la porte et tourna légèrement la tête en direction de Mathilde.

"Il faut que je parle à Dorgoth, si tu me cherches je serai quelque part près de l'eau."

Il se mit alors à descendre les marches de l'escalier lentement, dépourvut de volonté.